L'alimentation locale permet d'économiser des millions et du CO2

La recherche démontre les avantages économiques et écologiques de la production alimentaire régionale

31.07.2024
Peter Collings

Séchage de l'omble chevalier pour la production de piffi, un condiment savoureux, près d'Uluhaktok, été 2007. Les aliments locaux comme l'omble chevalier sont essentiels à la sécurité alimentaire des Inuits.

Se concentrer sur la production alimentaire locale plutôt que sur des produits de substitution importés peut permettre de réaliser d'importantes économies de coûts et de carbone, comme le montrent des données provenant de la zone de peuplement des Inuvialuit dans l'Arctique canadien. Une nouvelle étude de l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutive et de la Société régionale inuvialuit montre que plus de 3,1 millions de dollars canadiens et environ la moitié des émissions de carbone peuvent être économisés chaque année en utilisant des aliments locaux plutôt que des aliments importés. L'étude souligne donc l'importance des mesures d'atténuation du changement climatique qui tiennent compte des circuits alimentaires locaux.

Les économies alimentaires locales "informelles" sont essentielles pour la sécurité alimentaire et la santé des populations autochtones du monde entier, mais elles restent souvent invisibles dans les statistiques économiques officielles. Elles risquent donc d'être négligées lors de l'élaboration de politiques visant à atténuer le changement climatique. Par exemple, les communautés autochtones de l'Arctique nord-américain ont des économies mixtes et pratiquent, en plus du travail salarié formel, des activités telles que la chasse, la pêche, la cueillette et le piégeage. En raison des changements sociaux, économiques et climatiques, la région connaît une évolution rapide. Au Canada, l'introduction d'une taxe sur le carbone a en outre un impact sur les coûts de carburant de la production alimentaire locale.

Afin de mieux comprendre l'influence des taxes sur le carbone sur les cycles alimentaires arctiques, des chercheurs de l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutionnaire ont évalué, en collaboration avec la Inuvialuit Regional Corporation, l'organisation représentant les intérêts de la population autochtone locale (Inuvialuit ou Inuit de l'Ouest canadien), l'importance économique et écologique de la production alimentaire locale dans la zone d'habitation des Inuvialuit dans l'Ouest arctique canadien. Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé les données d'une étude régionale réalisée en 2018 et ont calculé le poids comestible total des aliments que les Inuits produisent en une année, par exemple en chassant ou en pêchant.

La réduction des émissions de CO2 nécessite des politiques adaptées au niveau local

Les auteurs ont ensuite calculé le coût du remplacement de ces aliments par des produits importés comme le bœuf, le porc, le poulet ou le poisson d'élevage. Ils ont ensuite recueilli des données sur l'agriculture et le transport afin d'estimer les émissions de carbone liées à la production et au transport des produits de substitution vers l'Arctique. Enfin, ils ont utilisé les données d'une étude inuit menée par une communauté de la zone de peuplement des Inuvialuit (Ulukhaktok) pour évaluer la consommation totale de carburant pour la production alimentaire locale dans la région.

Les estimations qui en résultent montrent que, dans le cadre de scénarios plausibles, le remplacement des aliments produits dans la zone de peuplement des Inuvialuit par des produits de substitution importés du marché coûterait plus de 3,1 millions de dollars canadiens par an et émettrait plus de 1 000 tonnes d'équivalents CO2 par an. En comparaison, la part des coûts de carburant dans les coûts locaux de "récolte" s'élève à environ 295.000 dollars canadiens et entraîne des émissions de 317 à 496 tonnes - soit moins de la moitié des émissions causées par l'importation de produits de substitution du marché. "Nos résultats montrent que la production alimentaire locale est économiquement plus efficace et moins intensive en carbone que la production alimentaire industrielle - même si elle est basée sur des combustibles fossiles, comme dans les communautés arctiques du Canada", explique le premier auteur Elspeth Ready, chercheur à l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutionnaire. "La production alimentaire locale réduit également la dépendance vis-à-vis des chaînes d'approvisionnement, qui sont vulnérables aux perturbations dues au changement climatique".

Les résultats de l'étude montrent que les mesures d'atténuation du changement climatique qui ne tiennent pas compte de la production alimentaire locale pourraient compromettre les objectifs en matière d'émissions et avoir un impact négatif sur la sécurité alimentaire et la santé des communautés vivant dans des régions isolées, qui sont soumises à des contraintes économiques et logistiques plus importantes que les régions plus densément peuplées. La condition préalable à une réduction réussie des émissions est donc une politique adaptée aux conditions locales. L'approche de modélisation statistique développée dans le cadre de cette étude constitue une base pour des études similaires dans d'autres régions.

Note: Cet article a été traduit à l'aide d'un système informatique sans intervention humaine. LUMITOS propose ces traductions automatiques pour présenter un plus large éventail d'actualités. Comme cet article a été traduit avec traduction automatique, il est possible qu'il contienne des erreurs de vocabulaire, de syntaxe ou de grammaire. L'article original dans Allemand peut être trouvé ici.

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