WWF : l'UE ne nourrit pas le monde, elle le mange
L'Union européenne importe plus de nourriture qu'elle n'en exporte, au détriment de l'environnement, selon un nouveau rapport de l'organisation de protection de l'environnement WWF. "L'UE consomme plus que sa juste part et nos niveaux élevés actuels de production alimentaire ne sont possibles que grâce à des importations massives de ressources", a déclaré le WWF en présentant un nouveau rapport.
L'UE récoltait des milliards de dollars dans le commerce agroalimentaire mondial, mais cet excédent cachait de nombreuses "vérités gênantes", a déclaré l'auteur principal, Jabier Ruiz.
"L'UE n'est pas le grenier du monde, mais plutôt l'épicerie haut de gamme du monde, exportant des produits destinés principalement aux consommateurs les plus riches. Nos niveaux élevés de production sont obtenus grâce à des intrants non durables, à des importations et à un gaspillage des terres", a-t-il déclaré.
"La facture sociale et environnementale de l'épicerie européenne est si élevée que nous sommes pratiquement en train de manger le monde." Le rapport a révélé qu'une grande partie des importations alimentaires et de la production intérieure de l'UE étaient fondamentalement non durables, car elles érodent les ressources naturelles, alimentent la déforestation mondiale et épuisent les stocks de poissons.
En outre, pas moins de 40 % des aliments produits dans l'UE ne sont jamais consommés, tandis que l'UE reste le deuxième plus grand importateur de produits liés à la déforestation tropicale. Le rapport a révélé que les consommateurs étaient désireux de changement : trois Européens sur cinq souhaitent manger de manière plus durable et trois sur quatre souhaitent que la législation européenne garantisse que tous les produits vendus dans l'UE n'entraînent pas de perte de biodiversité.
La Commission européenne ne peut plus hésiter à prendre des mesures décisives pour remédier aux conséquences environnementales et sociales de notre consommation alimentaire, a déclaré M. Ruiz. "Il est maintenant temps de s'attaquer aux problèmes profondément enracinés au cœur de la façon dont nous produisons et consommons les aliments."
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