La viticulture biologique gagne en importance : de nombreux labels rendent la vue d'ensemble difficile

01.03.2023 - Allemagne

La surface cultivée en vins biologiques en Allemagne est en augmentation. "Environ 12,5 pour cent, soit 12 500 hectares, sont certifiés bio", déclare Randolf Kauer, professeur de viticulture biologique à l'université de Geisenheim, dans le Land de Hesse. "Cela correspond à une multiplication par cinq de la surface de vignes biologiques depuis 2004", ajoute Ernst Büscher, porte-parole de l'Institut allemand du vin. Après presque 40 ans, la viticulture biologique s'est "solidement établie". "La plupart des exploitations se convertissent parce que les vins bio sont demandés", rapporte le scientifique Kauer, lui-même viticulteur bio du Mittelrhein. "Les exploitations phares du VDP (Verband Deutscher Prädikatsweingüter) appuient vraiment sur le champignon. Les grandes exploitations suivent le mouvement". Dans le Rheingau, plus de 20 pour cent des exploitations sont désormais certifiées bio.

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"Dans la viticulture biologique, l'objectif principal est de maintenir un écosystème viticole équilibré et de promouvoir la biodiversité", explique Büscher. On renonce donc à tous les produits phytosanitaires chimiques de synthèse, ainsi qu'aux engrais artificiels et aux herbicides. "Du point de vue sensoriel, on ne constate pas de grandes différences", dit Kauer. "Comme le goût du vin est au premier plan lors de l'achat de vin, le bio est souvent un avantage supplémentaire que l'on prend volontiers, car on soutient ainsi une production de vin respectueuse de l'environnement", dit Büscher.

De nombreuses exploitations ont également constaté une amélioration qualitative de leurs vins grâce à la conversion de l'agriculture conventionnelle à l'agriculture biologique, qui a duré trois ans, rapporte Büscher. Mais tous les viticulteurs, loin s'en faut, ne mettent pas en avant leur mode de production biologique. Parallèlement, il existe toute une série de labels écologiques chez les viticulteurs bio.

"Une bonne moitié des exploitations sont exclusivement certifiées par l'UE", dit Kauer. Depuis plus de dix ans (août 2012), il existe le logo bio de l'UE avec une feuille d'euro sur fond vert. Celui-ci est de plus en plus connu des consommateurs, alors que le label bio allemand hexagonal perd de son importance.

Outre l'économie extérieure dans les vignobles, le règlement de l'UE régit également la préparation des vins bio au niveau de la technique de cave, explique Büscher. Cela inclut des valeurs limites plus basses pour la teneur en soufre par rapport aux vins conventionnels. "En outre, on renonce à certains produits de traitement du vin, certains doivent être d'origine biologique et le renoncement à toute technique génétique, par exemple pour les levures, est également prescrit".

"Les autres labels se répartissent entre plusieurs associations, principalement Ecovin en tant qu'association de viticulture purement biologique, suivie de Bioland, Naturland et Demeter", explique Kauer. Ces associations de culture, ainsi que l'association biologique GÄA, avaient déjà établi leurs propres directives pour la vinification avant 2012, peut-on lire sur le portail d'agriculture biologique du ministère fédéral de l'Agriculture. "Celles-ci se distinguent du règlement de l'UE par des exigences plus élevées ou des interdictions plus strictes en ce qui concerne l'utilisation d'intrants et de procédés".

"Ces associations de culture ont été introduites dans le secteur bio", explique-t-on à la centrale des consommateurs de Rhénanie-Palatinat. Les clients les connaissent pour les aliments bio. Ce n'est pas le cas d'Ecovin : selon Büscher, cette association fondée en 1985 est le plus grand regroupement de domaines viticoles travaillant de manière écologique au monde. L'année dernière, les presque 250 entreprises membres ont exploité plus de 2700 hectares de vignes dans douze régions viticoles allemandes. En Italie et en France, la part des surfaces viticoles certifiées bio augmente encore plus fortement qu'en Allemagne, explique Kauer, qui parle d'environ 20 pour cent pour chaque pays.

Selon Büscher, la tendance à la biodynamie dans la viticulture biologique allemande ne date que de quelques années. Les exploitations Demeter qui travaillent de cette manière utilisent "encore plus les forces de la nature" et s'orientent également vers l'anthroposophe Rudolf Steiner. Elles ne produisent pas de vin, mais "l'accompagnent de mesures minimales", dit-on chez Demeter. Parmi ces mesures, on trouve l'enfouissement de cornes de vache dans le vignoble, remplies de quartz broyé ou de fumier, rapporte Andreas Roll de la ferme biodynamique Gustavshof à Gau-Heppenheim, dans le Rheinhessen.

"À côté de cela, il existe encore quelques petits groupes avec des labels", dit Kauer. Ainsi, on trouve sur certaines bouteilles les logos de Respekt Biodyn, dont le siège est en Autriche, et de la marque française Biodyvin - tous deux représentent également la viticulture biodynamique. Fair'n Green, en revanche, n'est pas un label bio mais un label de viticulture durable. Environ 120 exploitations y ont adhéré, des viticulteurs bio conventionnels et
. Parmi eux, on trouve aussi des domaines VDP comme Jean Stodden et Meyer-Näkel de l'Ahr.

Winzer Roll propose, outre des vins Demeter, de plus en plus de vins "Maxnat", environ 10 des 30 variétés. "Maxnat" signifie "maximum naturel", explique l'homme de 43 ans. Cela inclut non seulement les vins de qualité mais aussi les vins de pays. "Mais cela n'en est encore qu'à ses débuts". Une vingtaine d'entreprises en Allemagne y ont participé jusqu'à présent. Roll décrit ainsi le credo de la production de vins naturels, troubles, non soufrés et non filtrés : "Rien à l'intérieur, rien à l'extérieur".

"Dans le domaine des vins bio, il y a beaucoup d'individualistes qui font des vins particulièrement intéressants", constate Kauer. Ces vins dits naturels en font également partie. Toutefois, "les vins naturels ne sont absolument pas certifiés. Ils ne doivent pas être certifiés bio."/irs/DP/zb (dpa)

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