Plaintes pour écoblanchiment
Les entreprises concernées sont entre autres Coca-Cola Suisse et Hipp
De plus en plus de produits et de services font l'objet d'affirmations "vertes". Par exemple, les abonnements de téléphonie mobile sont censés être "neutres pour le climat", le mazout "neutre en CO2" ou la bouillie pour enfants même "positive pour le climat". La diffusion inflationniste de déclarations sur l'efficacité climatique de produits et de services laisse sceptique : en effet, une analyse de la protection des consommateurs portant sur de nombreux exemples montre que de nombreuses affirmations publicitaires sont exagérées, voire sans fondement. Elles ne sont ni expliquées plus précisément ni démontrées. Pour Sara Stalder, directrice de la protection des consommateurs, il est clair que "les consommateurs sont ainsi induits en erreur".
Onze plaintes déposées
C'est pourquoi la protection des consommateurs a déposé onze plaintes contre des déclarations publicitaires de huit entreprises :
- huit plaintes sur la base de la loi contre la concurrence déloyale (LCD) auprès du SECO,
- trois plaintes auprès de la Commission Suisse pour la Loyauté (CSL) pour publicité déloyale.
Dans tous les cas, la protection des consommateurs demande une action résolue de la part des organes respectifs.
Entreprises concernées :
- Agent Selly
- Avis
- Coca-Cola Suisse
- Eliteflights
- Hipp
- Kübler
- Swisscom
- Zoo de Zurich
Informations détaillées sur les plaintes : Dossier de presse
Des compensations controversées
Les promesses climatiques ne peuvent souvent être atteintes qu'en compensant les émissions de CO2, c'est-à-dire en réalisant des projets ailleurs pour éviter les émissions de CO2. L'entreprise elle-même n'entreprend rien, mais paie pour que d'autres compensent par procuration. En d'autres termes, la protection du climat devient la tâche des autres. La compensation se fait de préférence à l'étranger, par exemple sous la forme de projets qui protègent la forêt de la déforestation ou qui mettent à disposition des cuisinières d'un nouveau type. L'impact de ces projets n'est guère compréhensible pour les consommateurs. De plus, les projets forestiers font l'objet de critiques massives : différentes études scientifiques concluent que les projets forestiers ne changent pas grand-chose à la concentration de CO2 dans l'atmosphère.
L'Europe va de l'avant. Que fait la Suisse ?
Le Conseil fédéral montre peu d'intérêt à faire avancer une réglementation concernant les "green claims", comme le montre la réponse à deux interventions au Parlement. Contrairement à la Suisse, certains pays voisins ont déjà adopté des lignes directrices pour empêcher l'écoblanchiment. Le Parlement européen souhaite même interdire fondamentalement à l'avenir l'utilisation de slogans tels que "neutre en CO2" ou "neutre en carbone", car ils sont souvent mal compris par les consommateurs et donc trompeurs. La Suisse doit s'en inspirer et mettre un terme à cette avalanche de revendications qui ne veulent rien dire mais qui trompent. Pour Sara Stalder, c'est clair : "Il n'y a aucune raison pour que les consommateurs suisses soient moins bien protégés que les consommateurs européens contre les promesses environnementales trompeuses. Le législateur doit enfin agir".
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